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D’une secrète main, vendue à mon courroux.
Voilà pour son amante une triste nouvelle ;
Mais c’est une raison pour tout obtenir d’elle.
L’intérêt de vos feux demandoit ce trépas.
Informez-l’en vous-même, et ne m’accusez pas.
D’un glorieux hymen lui relevant les charmes,
Achevez d’épuiser et d’essuyer ses larmes.
Du reste, vantez-lui vos soins officieux :
Je leur accorde enfin son retour en ces lieux.
Elle y peut revenir… mais plus de résistance.
Sachez faire cesser sa désobéissance,
Lui faire respecter mes ordres absolus,
Ou le maître offensé ne vous consulte plus.


Scène IV


Frédéric, Casimir.

casimir

Mon âme dès longtemps, seigneur, vous est connue :
Souffrez qu’en liberté je pleure, à votre vue,
Les malheurs de Gustave et ceux de mon pays.

frédéric

Les intérêts du mien ne sont pas moins trahis.
Répandons, Casimir, l’un et l’autre des larmes ;
Toi sur ton prince, et moi sur la honte des armes
Dont nous venons d’abattre un ennemi si grand.