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Et, s’érigeant en juge entre Stockholm et vous,
Prétend borner vos droits, ou vous les ravir tous.

christierne

Gustave est mort : sa chute et décide et prononce ;
C’est une autre nouvelle, ami, que je t’annonce :
Nouvelle dont le bruit, effrayant les mutins,
Dissipera bientôt l’orage que tu crains.
Jusqu’ici, dans le cours d’une guerre inconstante,
Du malheureux Sténon la dépouille flottante
Divisa la Suède, et retint suspendu,
Entre Gustave et moi, l’hommage qui m’est dû,
Fatigué des complots de ce rival habile,
Je mis sa tête à prix : il n’a plus eu d’asile ;
Chacun se disputoit l’honneur de l’immoler,
Et son heureux vainqueur demande à me parler.
Je crains peu les effets, ayant détruit la cause ;
Et le chef abattu, le reste est peu de chose.
Laissons donc, pour un temps, ces soins ambitieux,
Et que je m’ouvre ici tout entier à tes yeux.
Tu m’annonces le sort d’une épouse importune,
Dont l’époux dès longtemps médisoit l’infortune ;
Oui, la mort, la frappant de ses traits imprévus,
Rompt des nœuds que bientôt le divorce eût rompus.

rodolphe

Quelles raisons, seigneur, l’avoient donc condamnée ?

christierne

Le projet résolu d’un nouvel hyménée ;