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localement comme il se trouve étendu dans le cours du poème.

À la vérité, j’ôte par-là un peu du plaisir de la surprise à ceux qui, lisant cette préface, n’auroient encore ni lu ni vu la pièce. Mais peut-être aussi n’auroient-ils voulu ni la voir ni la lire, par une prévention fondée sur la rapport des "feuilles périodiques" du temps ; et cette analyse alors pourra les en guérir, ou les encourager du moins à juger des choses par eux-même. Combien de meilleurs ouvrages en tous genres, ont souffert et souffrent encore du dégoût qu’une ont inspiré d’avance des curieux nonchalants, ces sortes d’arrêts épistolaires qui dictoient à la hâte, l’ignorance, l’erreur, et la partialité ! Ne doutons pas même qu’ils n’aient fait tomber la plume des mains à plus d’un bon écrivain, dont la juste délicatesse se sera révoltée vis-à-vis d’un pareil désagrément. Car enfin c’étoit avoir à passer par une espèce d’insulte, avant que d’en être en vrai péril ; et se voir déjà, pour ainsi dire, à moitié proscrit, en arrivant au pied du seul tribunal où l’on doit commencer à tout craindre. Ayant donc essuyé cet échec, je ne m’en puis relever que par un extrait, qui, sans cette raison, seroit aussi déplacé qu’inusité dans une préface.

Déployons d’abord l’avant-scène, c’est-à-dire la matière des expositions.


FABLE DE L’AVANT-SCÈNE

Adélaïde, fille de Sténon, prince et administrateur de Suède, avoit été dans l’enfance, engagée par son père Gustave, à qui elle demeuroit attachée par l’inclination la plus tendre. À la mort de Sténon,quand