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Que ce détail serve de réponse en général à tous ceux qui m’ont reproché la romanesque ; et que l’article de "la mère menacée d’une mort cruelle aux yeux de son fils, s’il ne mettoit bas les armees", serve en particulier à redresser l’auteur des feuilles qui nous venoient de Londres en 1733, sous ce titre : "Le Pour et le contre.

Cet auteur, ce romancier devenu subitement critique et journaliste, me traite sans ménagement, vol I n°6, parge 134. Non content d’attribuer tout l’honneur du succès de ma pièce aux talents éminents de nos acteurs tragiques ; et de pousser la froide et mordante hyperbole jusqu’à dire : "qu’on soupçonnoit les comédiens de l’avoir eux-mêmes faits imprimer, pour donner une juste opinion de leur habilité à ceux qui viendroient à la lire après avoir appris les applaudissements qu’elle a reçue" ; il veut encore me dépouiller impitoyablement du peu qui pourroit après cela me revenir de ma misérable part d’auteur ; il se plaint que je l’ai dépouillé lui-même. À propos de quelques personnages qui lui ont paru de trop dans la pièce, il me dénonce comme son plagiaire en s’écriant : "Quel besoin de la Mère de Gustave si ce n’est pour avoir occasion de prendre le sujet d’une scène intéressante, dans le quatrième tome des Mémoire d’un homme de qualité ! Sur quoi en vrai paon jaloux d’une de ses plus belles plumes, et qui veut l’arracher à la prétendue Corneille, il renvoie à cette note, au bas de la page : "Dona Pastrino tient le poignard suspendu sur le sein de Dona Diana de Velez".

Je voudrois bien pour l’amour du lecteur, du journaliste et de moi-même, avoir pu me dispenser de cette