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Je devois, il est vrai, d’abord & sans réplique,
M’offrir à votre gré pour époux d’Angélique.
Mais, mon père, excusez ; j’aimois : & dans un cœur,
De la raison l’amour est aisément vainqueur.
Cette raison bientôt est rentrée en mon âme ;

À Angélique.

Et j’en dois le retour à vos bontés, Madame.
Oui ; j’ai sur vos leçons mûrement réfléchi.
Et de mes premiers fers par vous-même affranchi,
Je viens…

VALÈRE

Tout beau ! C’est moi qui le premier m’explique,
Et qui veux, s’il vous plaît, épouser Angélique.

ÉRASTE, à ses frères

Oui ! Tantôt, malgré moi, vous m’en faisiez l’époux !
Et c’est moi qui veux l’être à présent malgré vous.

DAMIS, à Géronte

Vous me la destiniez ; c’est à moi qu’elle est due.

VALÈRE

Mandez-lui qu’elle vienne ; & je l’épouse à vue.

ÉRASTE

J’aimois ailleurs aussi ; mais cela n’y fait rien.

NÉRINE

Vous savez donc, messieurs, qu’Angélique a du bien ?

GERONTE

Enfants dénaturés, que tout le monde abhorre,