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Au bon père quêteur j’ai fort bien fait la nique.
Parbleu ! Comme j’ai dit : suis-je donc fils unique ?
Mais ton frère & ta sœur parlent tout comme toi.
Tant pis pour vous ! Chacun n’en a pas trop pour soi.

ÉRASTE

Vraiment, les temps sont durs.

PASQUIN

Lui, de prendre la mouche,
Et d’avoir aussitôt le reproche à la bouche !

ÉRASTE

Les voilà ! Mais qu’y faire ?

VALÈRE

Hélas ! Ronger son frein !

DAMIS

Et baiser la férule, en présentant la main.

PASQUIN

Et tout cela, notez, souvent pure grimace
D’un avare qui craint de toucher à la masse ;
Et qui fait l’importun, pour qu’on ne le soit pas.
De vous à moi, mon père est, je crois, dans le cas ;
Du moins je le suppose ; & je pense qu’il raille.
Sans quoi… car après tout, on n’est pas sans entrailles.
Il est certains devoirs…

VALÈRE

Oh ! Oui, qui sont sacrés.