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augmente la foi en sa bienfaisance. En 1837, le ministre de France prédit que la « Belgique se placera bientôt au premier rang des nations industrielles »[1]. Partout on constate la hausse des prix et des salaires. Le port d’Anvers reçoit plus de bateaux qu’en 1829, l’année pour lui la plus favorable du régime hollandais. En 1835, une exposition industrielle révèle au public surpris les progrès de l’activité nationale. La réussite d’un emprunt de 30 millions, contracté en 1836, affermit encore la confiance. En 1837, le Ministère des Travaux publics est institué. Et, à côté des voies ferrées, l’ouverture de quantité de routes nouvelles annonce que la Belgique est destinée à devenir l’un des pays les plus riches du monde en voies de communication. Au milieu de cette efflorescence de travail, s’évanouissent les derniers restes de la dépression morale produite par l’humiliation de 1831. Le régime nouveau se consolide de la déconvenue des républicains et des Orangistes. De Potter avoue avec un dépit un peu comique, en 1836, que la nation est « heureuse et prospère, mais qu’il n’y a là aucunement de sa faute »[2].



  1. Gedenkstukken, loc. cit., t. II, p. 430-433.
  2. Souvenirs personnels, t. I, p. 285.