CHAPITRE IV
LA FIN DU RÉGIME
I
De toutes les causes qui, après le 18 brumaire, avaient concilié les Belges à Bonaparte, la principale avait été la proclamation du Concordat. Sans doute, il restait bien en deçà de ce que l’opinion catholique eût souhaité. Mais puisque le pape l’approuvait, quel motif eût-on pu invoquer pour n’accepter point de bon cœur le bienfait de la paix religieuse enfin restaurée après une si longue persécution ? Au lieu de s’étonner des difficultés que les « insermentés » lui suscitèrent encore jusqu’en 1803, il faut plutôt admirer la facilité avec laquelle le clergé s’y rallia dans son ensemble. Le sentiment public était trop avide de repos pour persister plus longtemps dans la résistance. L’agitation que Stevens s’obstinait à fomenter s’apaisa à partir de 1806. Les fidèles n’étaient point d’humeur à discuter sur les « articles organiques » ; il leur suffisait que les églises se rouvrissent et qu’ils pussent, le dimanche, s’éveiller au son des cloches annonçant la messe. On sentait vaguement que l’inévitable s’était accompli et que, dans l’ordre nouveau des choses, les privilèges ecclésiastiques avaient aussi définitivement disparu que les privilèges nobiliaires.
Le clergé régulier se résigna sans mot dire à sa déposses-