offert l’image du malheur, et jamais celle du plaisir.
Je me voyois l’objet des agaceries des coquettes, et des déclarations peu équivoques de plusieurs autres femmes. Ce manège, qui m’avoit amusé pendant quelque temps, me parut enfin ridicule. Je m’aperçus du mépris que les gens sensés, même ceux qui aiment le plaisir, font d’un homme à la mode, et je commençai à rougir d’un titre que je partageois avec des gens fort méprisables. L’idée d’une vie plus tranquille vint se présenter à mon esprit. Je jugeai qu’elle seroit plus conforme à mes véritables sentimens, et je résolus de vivre avec moins d’éclat. Une aventure qui m’arriva alors, acheva de me déterminer à céder au penchant de mon cœur.
On m’avoit souvent adressé de ces lettres que les personnes connues à Paris par leur goût pour le plaisir ou par leur fortune, sont en possession de recevoir. Le sujet et le style en sont toujours les mêmes. C’est une jeune et aimable personne qui vous déclare timidement un goût décidé pour vous, et vous offre ses faveurs à un prix raisonnable. Je me divertissois de ces billets ; c’est toute la réponse qu’ils exigent, à moins qu’on n’accepte la proposition. Mais je fus un jour exposé à une épreuve plus séduisante.