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MÉMOIRES
SUR
LES MŒURS
DE CE SIÈCLE.


PREMIÈRE PARTIE.


J’ai quelquefois réfléchi sur la façon dont j’ai passé ma jeunesse, et j’ai senti combien, avec une conduite différente de celle que j’ai eue, je me serois épargné de ridicules, et procuré de plaisirs : si je n’avois jamais fait que ce qui me plaisoit réellement, j’aurois non-seulement été regardé comme plus sage ; mais j’aurois encore été plus heureux que je ne l’ai été ; enfin, j’aurois eu plus de plaisirs et fait moins de sottises.

Je crois devoir aujourd’hui beaucoup à mon expérience ; mais je n’ai rien dû à l’éducation, et, si j’en avois eu une bonne, j’aurois pu y répondre.

Une naissance illustre, une fortune considé-