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me regarde. J’avois déjà six ans lorsqu’il fallut penser à me donner ce qu’on appelle de l’éducation. Elle n’est pas précoce en province ; d’ailleurs, paroissant destiné au commerce par l’état de ma famille, il suffisoit de m’apprendre à lire et à écrire, sauf à me faire ensuite faire d’autres études, suivant les circonstances.

Mon frère très-aîné avoit fini ses classes. Comme il avoit passé ses dernières vacances dans une de ces abbayes de génovéfins, où trois ou quatre religieux forment toute la communauté, et vivent à peu près comme des gentilshommes de château, cette vie lui parut assez douce, et il résolut d’entrer dans la congrégation. Tel est communément le principe des vocations. Se fait-il une mission dans une ville, tous les enfans font des processions. Y vient-il un régiment, ils font l’exercice. Pour moi, élevé dans Paris, où tout inspire la vocation pour le plaisir, j’ai été long - temps sans en éprouver d’autre. Mais n’anticipons point.

Ma mère voulut d’abord s’opposer au