Page:Pinot Duclos - Œuvres complètes, tome 1.djvu/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XIII.

Sur le rapport de l’esprit et du caractère.


Le caractère est la forme distinctive d’une âme d’avec une autre, sa différente manière d’être. Le caractère est aux âmes ce que la physionomie et la variété dans les mêmes traits sont aux visages.

Les visages sont composés des mêmes parties ; c’est en cela qu’ils se ressemblent : l’accord de ces parties est différent ; voilà ce qui les distingue les uns des autres, et empêche de les confondre.

Les hommes sans caractère sont des visages sans physionomie, de ces visages communs qu’on ne prend pas la peine de distinguer.

L’esprit est une des facultés de l’âme qu’on peut comparer à la vue ; et l’on peut considérer la vue par sa netteté, son étendue, sa promptitude, et par les objets sur lesquels elle est exercée ; car, outre la faculté de voir, on apprend encore à voir.

Je ne veux pas entrer ici dans une discussion métaphysique, qu’on ne jugeroit peut-être pas assez nécessaire à mon sujet, quoiqu’il n’y