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CHAPITRE IV.

Sur la probité, la vertu et l’honneur.


On n’entend parler que de probité, de vertu et d’honneur ; mais tous ceux qui emploient ces expressions en ont-ils des idées uniformes ? Tâchons de les distinguer. Il vaudroit mieux, sans doute, inspirer des sentimens dans une matière qui ne doit pas se borner à la spéculation ; mais il est toujours utile d’éclaircir et de fixer les principes de nos devoirs. Il y a bien des occasions où la pratique dépend de nos lumières.

Le premier devoir de la probité est l’observation des lois. Mais indépendamment de celles qui répriment les entreprises contre la société politique, il y a des sentimens et des procédés d’usage qui font la sûreté ou la douceur de la société civile, du commerce particulier des hommes, que les lois n’ont pu ni dû prescrire, et dont l’observation est d’autant plus indispensable, qu’elle est libre et volontaire ; au lieu que les lois ont pourvu à leur propre exécution. Qui n’auroit que la probité qu’elles exigent, et ne s’abstiendroit que de ce qu’elles punissent, seroit encore un assez malhonnête homme.