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La tristesse de Satan
ue me veux-tu, roi des ténèbres ?
Pourquoi ces images funèbres
Passent-elles devant mes yeux ?
Tu lèves sur moi ton front pâle,
Et ton souffle qui semble un râle
Palpite à travers mes cheveux.
Ton beau visage morne et sombre
Garde la tristesse de l’ombre…
Tu souffres, éternel martyr !
Tu souffres, toi par qui l’on souffre,
Et dans les profondeurs du gouffre,
Lassé, voudrais t’anéantir.
Bourreau, ton œuvre te fatigue ;
Comme un torrent rompant sa digue,