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L’arrêt précité du 12 mai 1671 condamna ces habitants à payer les arrérages de pension dus pour la partie des Gabouraux qu’ils tenaient en albergement. D’un autre côté, l’arrêt du 23 décembre 1672 maintint les religieuses dans l’entière possession de la montagne de Leyssines, en toute l’étendue de ses confins.

À ces contestations s’en joignaient d’autres, pour empiètements de terrains, dont avaient à se défendre en même temps les chartreuses, de la part de voisins de leurs fonds, comme le constatent diverses procédures formées à la requête du monastère et de nombreux procès-verbaux dressés contre les délinquants, de 1550 à 1665. La forêt de Billières, l’une des propriétés des religieuses, fut surtout, le 24 octobre 1555, l’objet d’une transaction entre elles et des habitants de la paroisse de Vaulnaveys, qui reconnurent n’avoir sur cette forêt aucun droit. En exécution de ce traité, une sentence du vibailli du Graisivaudan, rendue quatre ans après, le 10 mai 1559, soumit à 100 sous d’amende trois particuliers du lieu, pour avoir indûment bûcheré dans le même bois de Billières.

Les chartreuses de Prémol avaient, dans les prairies au-dessus du monastère, pour l’élevage du bétail, une vacherie où elles tenaient un troupeau de vaches et quelques chevaux. Son produit, vers la fin du XVIIe siècle, pouvait être évalué, année moyenne, à 17 quintaux de beurre, 38 quintaux de fromage et 18 quintaux de céras, denrées consommées dans la maison. Quant à la vente du bétail, elle consistait à la même époque, année commune, d’après les comptes de 1692 à 1698, en 30 veaux de lait au prix de 5 à