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terrains paître leurs bestiaux et à y couper du bois ; d’où naquirent de fréquentes difficultés. Il paraît même, d’après une information faite dans le temps, que des habitants du Bourg-d’Oisans, animés d’un esprit hostile, se seraient, lors des troubles de 1563, portés au monastère qu’ils auraient pillé et saccagé ; quoi qu’il en soit, à la suite de plusieurs contestations et après le desséchement du lac, les religieuses, par forme de transaction et suivant une sentence arbitrale du 19 décembre 1589, auraient associé au bûcherage et au paquerage des relaissés les consuls et la communauté du Bourg, à la charge d’être tenus de payer la moitié du quintal de fromage de cense annuelle qu’elles devaient au roi-dauphin pour l’albergement de 1312. Plus tard, surgirent de la part des deux parties d’autres prétentions qui donnèrent lieu à de nouveaux procès.

Les mêmes religieuses avaient au Bourg-d’Oisans un domaine appelé l’Ordre, composé d’une grange, prés, terres et bois, affermé en 1740 pour le prix annuel de 480 livres et 50 livres de truites, portables à la maison des Alberges, moitié à la St-Bruno et moitié à la Toussaint.

Les montagnes, bois et pâturages aux alentours du monastère étaient d’une étendue de plus de cinq cent quatre-vingt-seize sétérées (397 hectares environ), et comme dès avant que la dauphine Béatrix en eût fait l’acquisition des religieux d’Oulx et même avant que ces derniers en fussent les possesseurs, à un titre quelconque, les habitants, non-seulement de Vaulnaveys mais encore ceux des paroisses voisines, de Brié, des Angonnes et d’Herbeys, y avaient des droits d’usage et de parcours, soit par droit primitif, soit en-