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lieu. Ainsi, en 1280, par acte du 10 février, elles avaient acquis le quart du lac et la pêche y relative, dans la partie de ce lac au bout de la plaine du Bourg, à l’exception du droit du dauphin.

Le jour des nones de mars 1282, Pierre, Guigues et Jacques de Lisle, frères, leur avaient cédé, pour le prix de 10 livres 10 sous, la moitié par indivis de tous les biens et droits de leur père Jacques de Lisle, en la plaine de Saint-Laurent-du-Lac et à Vieille- Morte, depuis le lac jusqu’à la fontaine Puent. De même et par autre acte du jeudi après la fête de Saint-Marc, aussi de cette année, Audise de Vieille-Morte, de l’Oisans, fille de Jacques, femme d’Etienne de La Tour, du lieu de Saint-Etienne-de-Jarrie, avait également vendu, pour la somme de 70 sous viennois, auxdites religieuses, la quatrième partie, par indivis, de ses droits et possessions sur le même lac ou la partie de la plaine qu’il occupait, depuis la fontaine Puent jusqu’à la roche de Chatillon et depuis le chemin public tendant du bourg de Saint-Laurent-du-Lac vers le lieu nommé Alerio jusqu’au ténement de Prémol, des fossés entre deux.

Il est probable que ces droits et prétentions dont il s’agit étaient les réclamations qu’auraient pu faire valoir les héritiers ou ayants-droit des propriétaires du sol envahi par les eaux lors de la formation du lac en 1191. Il en résulta que les religieuses nanties de ces actes et de l’albergement passé en leur faveur par le dauphin Jean II en 1312, se prétendirent, à mesure que les eaux du lac baissaient, propriétaires des terrains et francs bords qu’il laissait à sec. Cependant les habitants du lieu s’habituèrent, de leur côté, dès que le lac baissait, à envoyer sur ces mêmes