Page:Pilot - Chartreuse de Prémol, Drevet, 1882.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 19 —

mol, sur sa demande, à retirer des capitaux pour une somme de 1,500 livres, ou bien à emprunter une pareille somme, avec intérêts au denier courant. Ce dernier mode fut suivi à cause de la grande difficulté d’être payé des débiteurs. Une autre ordonnance de ce prieur général, du 16 juin de l’année suivante, permit aux religieuses de faire construire ou d’acheter, à leur choix et suivant leurs convenances, un étang qu’elles poissonneraient à l’usage de la maison.

Nous avons sous les yeux un mandement du pape Alexandre VIII, daté de Rome, de Sainte-Marie-Majeure, du 4 avril 1690, délivré sous l’anneau du pécheur, qui invite le même prieur général Innocent Le Masson, qualifié de cher fils, à faire lui-même, en personne, la visite des Moniales de Prémol, dans le diocèse de Grenoble ; des Salettes, dans le diocèse de Lyon, et de Miolans, dans celui de Genève[1] : dom Le Masson ne tarda pas à s’acquitter de ce devoir, ainsi que le constatent divers procès-verbaux & visites.

Le 10 août 1698 et les jours suivants, les Pères Alexis de Langeron, prieur de Silve-Bénite, et Jean-Baptiste Dupont, prieur du Val de Sainte-Marie, commissaires ordinaires, procédèrent à la visite de Prémol. Dans le préambule de leur procès-verbal, ces

  1. Ces trois maisons et deux autres, l’une dans le diocèse d’Arras et l’autre dans le diocèse de Bruges, aux Pays-Bas, étaient les seuls monastères de chartreuses qui existassent alors ; ceux de Parménie et d’Eymeu, dont nous avons parlé, ne subsistaient plus depuis longtemps. D’un autre côté, les statuts des chartreux, de l’an 1368, ayant défendu de recevoir, à l’avenir, ou d’incorporer à l’ordre des couvents de filles, il n’en fut plus établi depuis cette époque.