Page:Pilot - Chartreuse de Prémol, Drevet, 1882.djvu/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 14 —

Brune d’Orenge, fille de Vuillaume et femme de Matacène, du consentement de son père et de celui de son mari, donna, sous la date du 8 des ides d’avril 1240, aux religieuses de Prémol, tout ce qu’elle possédait à Vaulnavays, au lieu des Alberges, en terres, vignes, prés, arbres, bois, censes, services, chasaux, chalais et droits qu’elle tenait de Colombe, sa mère. En même temps, pour que la donation eût plus de force, étant présentée sous la forme d’une vente, on y inséra, avec les stipulations coercitives d’usage, la clause que la prieure Lagière avait compté à Brune la somme de 4 livres dont elle se contentait et se déclarait satisfaite. Cet acte fut passé à Prémol, dans la maison, à côté de la cuisine, en présence de frère Guigues, chapelain de la communauté ; frère Ponce ; frère Giraud ; frère Vuillaume ; frère Pierre, convers ; Siméon Artaud, de Vizille ; Pierre de Montessuit, et Pierre Faure, de Chantelouve.

Le 14 du mois de juillet de l’année suivante (1241), Vincent, ancien chambrier du dauphin d’heureuse mémoire Guigues-André, approuva, ratifia et confirma la cession faite, antérieurement, aux mêmes religieuses, par la femme Estève et son mari Jean de Gramont, de leurs biens, situés aussi aux Alberges, au lieu dit mas de Courtizon ; sur lesquels biens ledit Vincent prétendait avoir des droits, desquels, en tant que de besoin, il se dévestit et en investit la maison de Prémol, agissant pour elle frère Ponce, convers, qui lui paya, pour son désistement, la somme de 4 livres. À sa mort, ses enfants, entre autres Guil- laume, son fils émancipé, et Guillaume d’Avallon, tuteur-procureur de ses autres enfants, mineurs, crurent devoir à leur tour inquiéter les religieuses