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PRÉFACE.

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Je n'entrerai pas ici dans de longues considérations sur la théorie générale des synonymes; je me bornerai à l’envisager dans son application à la langue grecque.

On sait que les modernes comprennent sous cette dénomination commune de langue grecque les dialectes des différents peuples dont se composait la Grèce antique. Ces dialectes y que l’on aurait tort de comparer à nos patois modernes, étaient des langues parfaites qui toutes avaient leurs règles et leurs beautés particulières, et quelques-unes même leur littérature, souvent enrichie des emprunts faits aux littératures voisines.

À ces causes de variations continuelles dans le langage, il faut ajouter celles que les vicissitudes du temps y ont apportées. La littérature grecque, depuis le siècle d’Homère jusqu’à la période byzantine, se divise en plusieurs époques dont chacune peut compter une littérature à part, littérature portée à sa perfection dans les siècles immortels des Sophocle et des Platon, et qui même depuis, dans les âges de décadence, compte des écrivains de toute espèce dont l’étude est encore d’une haute importance.

On conçoit combien, dans un si long espace de temps, les mots ont dû subir de changements, et dans leur forme et dans leur signification, combien de nouveaux mots se sont introduits, souvent modifiant la signification des anciens, souvent synonymes à peu près exacts et ne différant que par l'époque.

L'histoire des mots, non moins peut-être que celle des hommes, peut offrir de précieux enseignements. Remonter dans les ténèbres des temps jusqu'à l’origine d'un


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