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Lettres harmonieuses de M. Ch. de Franciosi, savant polygraphe dont la plume universelle a traité tous les genres de littératures avec un égal succès. L’auteur s’est appliqué à donner à l’énonciation des règles des formes assez claires pour qu’une mère de famille puisse apprendre elle-même la musique à ses enfants, qui eux aussi, au bout d’un certain temps, deviennent en état d’être professeurs. Ainsi se trouve résolu en musique vocale le problème de l’enseignement mutuel.

De même qu’on ne peut clore plus agréablement une soirée musicale que par les chansons de M. Desrousseaux, de même aussi je ne croix pas pouvoir mieux finir ce petit livre, qu’en citant le nom si cher aux Lillois de leur Jasmin, de leur poète bien-aimé. Il faudrait un livre spécial rien que pour citer les noms des Chansons et Pasquilles, qui, à l’heure qu’il est, ne forment pas moins de quatre volumes. On ne saurait s’imaginer dans combien de numéros de journaux elles ont été citées, et combien de lettres de félicitations et d’autographes précieux elles ont valu à l’auteur, qui a réuni ces preuves éclatantes de succès dans plusieurs énormes in-folio dont le nombre ne fera qu’augmenter par ses triomphes futurs. Les corps de musique en garnison à Lille en ont fait leurs meilleurs pas redoublés, les autres régiments qui les ont entendus ont voulu aussi les avoir, et il s’ensuit qu’il n’est peut-être pas une partie du monde où le drapeau français a été déployé qui n’ait retenti des airs de Desrousseaux. Je les ai, pour ma part, entendus applaudir en Suisse, dans un canton où l’on parle autant allemand que français. Mais cette musique a des allures si franchement bouffonnes, si naturellement plaisantes, que, ne comprît-on pas toujours les paroles, elle a le pouvoir de transporter d’hilarité tous les auditeurs.

Ch. PILARD.

Lille. Imp. Mme Bayart.