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la veille un des chevaux de notre lourde voiture avoit mis son pied sur le sien, et que sans être extrêmement blessé, le frère Ange l’étoit assez pour ne marcher qu’avec difficulté.

Je vais donc être obligé de vous quitter, me dit-il d’un ton douloureux. — Hélas ! j’en suis aussi chagrine que vous. — Aimable Félicité, je regretterai long-tems les doux momens que j’eus avec vous. — Et moi les plaisirs que vous m’avez fait connoître. — Que vais-je devenir ? car il n’est plus tems de dissimuler, je vous adore. Le premier battement de mon cœur fut pour vous, et pour vous sera le dernier ; je sens qu’éloigné de