Mais Philostrate voulait qu’on prît son livre au sérieux ; et son pythagoricien thaumaturge est une sorte de Christ païen, qu’il essaye de mettre à la place du triomphant crucifié. Sous ces contes à dormir debout, sous ces récits de miracles, sous ces prédictions après coup, sous cet étalage de toutes les folies mystiques et théurgiques, il y a une intention religieuse manifeste. C’est tout à la fois et une polémique en règle contre l’Évangile, et une sorte d’évangile posthume du paganisme périssant.
D’autres ouvrages de Philostrate, et même l’ouvrage qu’on attribue à son neveu Philostrate le Jeune, ne sont que des exercices de rhéteur, où à propos d’une galerie de tableaux, ou à propos des aventures de quelques héros antiques. Les esquisses biographiques intitulées Vies des Sophistes présentent un certain intérêt, mais non pas bien vif ; car les noms célébrés par Philostrate sont tombés pour la plupart dans un profond et éternel oubli.
Diogène de Laërte.
Le Cilicien Diogène de Laërte a eu le talent de faire un ouvrage indispensable à tous ceux qui veulent connaître la vie et les doctrines des philosophes anciens, en compilant sans ordre, sans suite, sans jugement, souvent même sans y rien comprendre, les livres de sa bibliothèque. Cet ouvrage ridicule, informe, mal composé, encore plus mal écrit, et où ce que l’auteur a mis de sa personne est presque toujours ou niais ou inutile, ces Vies des Philosophes sont pleines de documents de toute sorte qui ne se trouvent que là ; et les débris d’une foule de livres aujourd’hui perdus donnent à celui d’un sophiste dénué de goût et de bon sens une importance que n’ont pas des productions à beaucoup d’égards plus estimables.
Athénée.
La compilation d’Athénée, intitulée Souper des Sophistes, est du moins l’œuvre d’un homme qui se donnait la peine de