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VI
PRÉFACE.

que chose d’Homère, Proclus, le dernier des Grecs, un grand prosateur et un grand poëte.

L’ordre que j’ai suivi dans le livre est celui-là même que je viens de suivre dans ce sommaire. C’est, à peu de chose près, l’ordre chronologique, sauf les anticipations que commandaient quelquefois les rapports naturels de filiation et de conséquence. Je n’ai pas songé un seul instant à couper les chapitres, comme font quelques-uns, à l’aide de la nomenclature des genres. Le mot épopée, ou le mot élégie, n’a point en grec le même sens qu’en français. Il est ridicule d’ailleurs de partager en trois ou quatre un poëte comme Simonide, ou de tailler, dans Xénophon, d’abord un historien, puis un philosophe, puis un stratégiste, puis autre chose. J’ai formé quelquefois des groupes, mais qui n’ont rien de commun, je l’espère, avec ceux des amateurs de genres. Certains noms ont leurs chapitres à part, et même de longs chapitres, mais non pas aussi longs que j’aurais voulu les pouvoir faire. J’ai tâché de garder la proportion vraie entre les hommes de génie et le menu peuple des hommes de talent. Homère remplit un grand nombre de pages ; tel historien, dont les ouvrages pèsent d’un poids énorme sur les rayons de nos bibliothèques, n’a pas vingt lignes ; tel autre écrivain, non moins volumineux, n’a qu’une mention plus rapide encore. Mais j’ai recueilli pieusement les reliques de quelques poëtes outrageusement mutilés par le temps. En général, j’ai fait beaucoup de citations : c’est par là peut-être que vaudra ce livre, si je les ai bien choisies. J’aurais même voulu pouvoir les multiplier davantage, et m’abstenir de prendre si souvent la parole. Je n’ai disserté que là où l’exigeait impérieusement la nature du sujet. J’aspirais simplement à