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eussent une forte apparence de raison pour avoir entraîné un esprit aussi exact. Admettons que les manuscrits qui lui furent communiqués portoient le nom de Pierre de Fenin. Il aura cru les devoir donner à celui des membres de la famille qui avoit jeté le plus d’éclat sur ce nom, et qui, d’ailleurs, avoit été contemporain des faits qui y sont recueillis. Mais si, comme nous n’en faisons aucun doute, cette chronique fut composée à une époque de beaucoup postérieure à la mort du prévôt d’Arras, il nous faudra nécessairement reporter sur un autre Pierre de Fenin la propriété littéraire dont on avoit enrichi son homonyme. Deux documents, provenant de sources diverses, nous signalent l’existence, vers la fin du quinzième siècle et dans les premières années du seizième, d’un Pierre de Fenin, mort en 1506[1]. Y a-t-il témérité à lui transférer le titre d’historien que nous croyons devoir ôter au panetier de Charles VI ? Nous ne le pensons pas. C’est cette opinion, et aussi l’impossibilité de substituer, avec fondement, un autre nom à celui de Fenin, qui nous a engagée à le conserver en tête de ces Mémoires.

  1. Voyez son épitaphe rapportée ci-dessus, page xxiij, et la note qui s’y rattache. Nous remarquerons que cette épitaphe donne à Pierre de Fenin la qualité de sire de Grincourt ; et l’on a vu, page xxvij, que Gérard de Tieulaine, seigneur de Graincourt-lez-Duisans, sembloit être le premier qui ait eu le dessein de mettre en lumière les Mémoires de Fenin. Peut-être étoit-ce un descendant du sire de Grincourt dont nous avons donné l’épitaphe.