Page:Pierre de Fenin - Mémoires.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il y auroit quelque réalité dans une telle hypothèse, elle ne sauroit affoiblir les raisonnements à l’aide desquels nous avons cherché à établir nos preuves ; et nous ne doutons pas qu’en examinant la question de ce nouveau point de vue, nous ne trouvions encore dans la chronique quelque indice qui démontre que les deux parties réunies pour la première fois, par l’impression, dans le présent volume, sont d’un seul et même auteur.

Le manuscrit de Tieulaine, que nous citons de préférence à l’édition de Godefroy, parce qu’ici, comme en beaucoup d’autres endroits, ce dernier a fait subir au texte de graves altérations, se termine par cette phrase : « Ainsi ne couroit pour ce temps, partout où le roy Henry estoit obéi au royaume de France, monnoie royalle que celle que le roy Henry avoit fait, » phrase dont le sens, tout en paroissant achevé, n’est pourtant que suspendu, et se trouve complété par ces mots que fournit le manuscrit de Baluze : « forgier, où les armes de France et d’Engleterre estoient, se n’estoit en péril de perdre la monnoye ; et en y eut pluseurs qui par ceste manière la perdirent. » Est-il présumable, est-il possible qu’un continuateur trouve aussi précisément, non seulement le mot qui doit continuer, mais encore l’idée qui doit rendre complète la pensée de son prédécesseur ? Ne faut-il pas bien plutôt admettre que