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sera pas plus admissible, car les préliminaires de la paix d’Arras se traitèrent à Nevers, au moins de janvier (fin de l’année) 1434, dix-huit mois environ après sa mort.

On nous objectera peut-être que nous étayons notre opinion d’un passage emprunté à la partie inédite des Mémoires, et qu’il ne seroit pas impossible que cette suite appartînt à une continuation de Fenin. Sans nous arrêter, pour le moment, à examiner la nouvelle question que soulèveroit une telle objection, nous rapporterons un second passage, pris dans la partie déjà connue, et qui, bien que moins explicite, peut néanmoins, comme le premier, servir à prouver que la composition de l’une et l’autre partie est postérieure au décès de Fenin. Robert Le Jeune, bailli d’Amiens, « tint bien le parti des Englez, dit l’auteur, tant qu’il peult estre obéy en son office. » Le bailli d’Amiens ayant été forcé d’abandonner sa place et même de quitter la ville, en 1435, c’est cet événement que l’écrivain a en vue, et ces mots, tant qu’il peult estre obéy, n’ont pu être tracés qu’après le fait accompli.

Des inductions semblables peuvent être tirées de deux autres passages, empruntés toujours aux années déjà publiées, et reculer jusqu’après 1440 l’époque à laquelle appartient la rédaction de ces Mémoires. Le premier concerne le duc d’Orléans. Ce prince, fait prisonnier à la bataille