Société de l’Histoire de France ayant bien voulu agréer qu’une nouvelle édition par nous préparée des Mémoires de Pierre de Fenin parût sous ses auspices, nous revîmes notre travail dans tout son ensemble et le livrâmes à l’impression. Qu’il nous soit permis d’exposer ici, en peu de mots, la marche que nous avons suivie.
Nous avons reproduit le texte du manuscrit par nous adopté avec toute l’exactitude possible. Tout en évitant de nous abandonner à ces suppositions, prétendues ingénieuses, à l’aide desquelles on est parvenu si souvent à dénaturer et l’expression et la pensée d’un auteur, nous n’avons pas cru devoir forcer jusqu’à l’absurde les conséquences d’un bon principe. Ainsi, toutes les fois que l’évidence d’une erreur dans notre manuscrit nous est apparue aussi claire que le jour, nous n’avons pas hésité à introduire dans le texte la
entre crochets, toutes les fois qu’ils nous ont paru nécessaires pour éclaircir un sens obscur, et rejetés en notes lorsqu’ils n’ont pas été indispensables au sens de la phrase. Les notes qui comprennent ces variantes sont signées des initiales (Ti.) du nom de Tieulaine.
Le manuscrit de Baluze étant, ainsi que nous l’avons dit plus haut, imparfait des premiers feuillets, nous avons suivi, pour le commencement des Mémoires, le texte du manuscrit de Tieulaine. Si l’on veut bien comparer ce texte avec celui de l’édition de Godefroy, on comprendra pourquoi nous avons donné la préférence au manuscrit sur l’imprimé.