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L’hellénisation du monde antique

Les guerres de la succession d’Alexandre durèrent quarante-sept ans (323-276). Au début, son héritage fut théoriquement dévolu à son frère qui régna en Macédoine et à son fils posthume proclamé roi en Asie. Antipater demeura régent pour l’occident et Perdicas le fut pour l’orient. Les autres se partagèrent l’administration des différentes satrapies, mais avec l’intention bien arrêtée de s’y rendre promptement indépendants. En effet, leurs ambitions déchaînées les jetèrent les uns contre les autres. Ils s’entretuèrent de leur mieux. Ils firent plus. Ils se déshonorèrent. Une de ces vagues de cynisme et d’immoralité comme il en passe parfois après que les passions brutales ont été surexcitées par des événements excessifs ravagea cette société issue d’un drame sans pareil. Les crimes se multiplièrent autour des nouveaux trônes. Un seul État y échappa : l’Égypte où la dynastie des Ptolémées s’implanta et se maintint sans effort. Nous avons vu d’autre part comment celle des Séleucides régna sur la Syrie et la Perse, et comment, de bonne heure, ce dernier pays fut soustrait à sa domination. Finalement (les faibles héritiers d’Alexandre avaient disparu dans la tourmente), il resta en Asie un grand royaume, celui des Séleucides avec sa prestigieuse capitale, Antioche — et plusieurs autres moins considérables, celui de Bactriane auquel nous ne reviendrons plus et, en Asie-mineure, ceux de Pont, de Pergame, de Bithynie, de Cappadoce.

Le Pont, sur la mer Noire, ancienne satrapie