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Pisistrate, participa aux Jeux olympiques ce qui implique la qualité reconnue d’Hellène. Il ne semble pas que la dynastie pût avoir peine à établir ses droits sur ce point. Quant à la population, elle devait se composer principalement d’anciens Pélages et de barbares illyriens hellénisés. À la faveur de dissensions survenues entre les quatre fils d’Alexandre ier, les Athéniens s’emparèrent du littoral macédonien et y fondèrent une colonie, Amphipolis. Aussi Perdicas ii fut-il, par rancune, l’allié de Sparte pendant la guerre contre Athènes. Archélaos (413-399) propagea activement les lettres et les arts en même temps qu’il construisit des forteresses, traça des routes, disciplina son armée. C’était déjà un adepte du panhellénisme. Amyntas ii (393-369) le fut plus encore. Il subit l’influence du chef thessalien Jason qui préconisait une union de tous les États grecs contre la Perse. À la même époque (380), Isocrate donnait à Olympie lecture de son fameux « Panégyrique » dans lequel il réclamait pour Athènes la direction du mouvement panhellénique anti-asiatique. Mais Athènes ne semblait plus se soucier de courir les aventures. Elle s’était, après la chute de Sparte, rapidement relevée. Elle avait rebâti ses fortifications et reconstruit sa flotte. Chios, Mitylène, Byzance et Rhodes étaient devenues ses alliées et, dès 377, elle jetait les bases d’une nouvelle confédération avec les villes de la mer Égée et les îles de Corfou et de Zante. Mais ce qu’elle semblait viser désormais, c’était exclusivement l’extension commerciale. On allait lui voir reprendre le rôle assumé au vie siècle par Milet, envoyer ses navires à travers la mer Noire, nouer des relations avec les chefs des hordes