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et chargés de préparer les lois, de surveiller l’administration et la trésorerie — une assemblée générale où tous les citoyens avaient droit de vote et qui choisissait les chefs civils et militaires, lesquels devaient, à l’expiration de leur mandat, venir lui en rendre compte — enfin un « aréopage », sorte de cour suprême où étaient admis à siéger les magistrats sortis de charge et dont l’assemblée avait approuvé la gestion. Ces rouages se complétaient de façon ingénieuse les uns les autres. Une législation libérale régla, en outre, les rapports des parents et des enfants, de l’individu et de la collectivité, du maître et de l’esclave. L’héritage se partageait également sans distinction de sexe, le foyer familial restant à l’aîné ; celui qui mourait sans enfants disposait librement de son bien. Le fils demeurait jusqu’à seize ans soumis à la seule autorité paternelle. De seize à dix-huit ans, l’État complétait son instruction. À dix-huit ans, il devenait « éphèbe », puis soldat. « Je ne déshonorerai point mes armes en abandonnant mes compagnons ; je combattrai jusqu’au dernier soupir pour défendre les autels et le territoire de la patrie ; je laisserai mon pays en meilleur état que je ne l’ai trouvé ; j’obéirai aux lois et aux magistrats ; je respecterai la religion des ancêtres » ; tel était le magnifique serment qu’on lui faisait prêter. Les lois protégeaient l’étranger venu se placer sous leur égide et laissaient le citoyen libre de s’expatrier si son goût ou son intérêt l’y portaient. Quant à l’esclave, il était traité avec une mansuétude jusqu’alors inconnue et qui atténuait l’odieux d’une institution que l’antiquité ne songea point à supprimer.

Cette présence des esclaves au sein de la Répu-