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La formation de l’unité grecque

Or du xvie au xiie siècles, des peuplades nouvelles descendirent le long des rives de la mer Égée se superposant aux indigènes. C’étaient les Pélages et, plus tard, les Hellènes, auxquels Hérodote et Thucydide s’accordent à reconnaître une même origine ethnique. Les Pélages se fixèrent sur les côtes, gouvernés probablement par des chefs économiquement, sinon politiquement vassaux de la Crète. Alors Mycène et Troie durent être des foyers de commerce crétois. Les premiers Hellènes (qualifiés parfois d’Achéens, d’Achéo-Phrygiens, de Thraco-Phrygiens, etc…) semblent avoir, dès 1300, conquis la Thessalie actuelle et s’y être établis. C’était un peuple terrien ; ils redoutaient la mer avec laquelle la douce Égée devait plus tard les familiariser. Ils passèrent les Thermopyles, occupèrent l’Argolide. D’autres traversèrent le golfe de Corinthe vers l’ouest, contournèrent l’Arcadie ; ils se rejoignirent en Laconie. La Crète était proche ; riche encore, mais sans doute en décadence. Au milieu du xiiie siècle, les Hellènes furent en Crète ; il y eut conflit car les fouilles ont révélé une destruction suivie de tentatives de reconstruction des palais crétois.

C’est là que l’Hellénisme en formation, génie à base aryenne, se heurta avec le sud-asiatisme dont était imprégnée la civilisation crétoise. Celle-ci admettait, en effet, le matriarcat, le mariage consanguin, les sacrifices humains, la prostitution et l’éviration sacrées ; elle pratiquait les tatouages, le culte des totems animaux