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universités transatlantiques.

Telle est Boston : elle s’installa, il y a bien longtemps, sur une petite colline qu’environnaient une large rivière et des plaines marécageuses, et au pied de laquelle la mer venait pousser ses pointes à travers une magnifique rade semée d’îlots. Du haut de sa petite colline, Boston sourit aux alentours ; la coupole dorée de sa State House étincelle au soleil, des arbres déjà séculaires élèvent leurs dômes de verdure au-dessus des maisons et de petites rues tortueuses s’enchevêtrent gentiment avec des aspects antiques et des prétentions de vétusté. Aussi les Bostoniens sont-ils très fiers de leur cité, à laquelle ils trouvent des mines de vieille dame et des grâces de jeune fille tout à la fois. La vieille dame reste auprès de la coupole dorée ; la jeune fille descend dans la plaine marécageuse qu’elle dessèche, et jusque dans la rivière qu’elle rétrécit, et sur ces terrains conquis s’élèvent de grands et beaux édifices ; là où l’élément liquide se refuse à disparaître, on bâtit sur pilotis. L’air est salubre d’ailleurs, le climat sec, et cette humidité du sol ne paraît nullement fiévreuse.