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autour de new york.

qui tombent à pic dans le fleuve ; taillées avec une incroyable symétrie, bordées en haut et en bas d’une épaisse couche de végétation, ces murailles ont l’aspect farouche des grandes excentricités naturelles ; elles s’en viennent, l’une derrière l’autre, un peu en biais, comme des vagues formidables, soudainement pétrifiées, et c’est ainsi pendant des lieues et des lieues. Notre paquebot les suit d’assez loin et nous les voyons disparaître à l’horizon dans un brouillard irisé. La solitude est complète à présent et l’orchestre joue un hymne triomphal, qui transforme notre promenade en une expédition de conte de fée sur une route enchantée

Ensuite le paysage se modifie rapidement ; nous entrons dans les « Highlands ». Là, tout a un nom écossais et tout, à la vérité, rappelle l’Écosse ; voici de belles montagnes où le rocher alterne avec les sapins. Le fleuve circule dans un labyrinthe prenant, à chaque instant, des aspects de lacs. Enfin le bateau s’arrête et, sur l’estacade, nous apercevons des uniformes dorés, des aiguillettes resplendissantes, des toilettes printanières. À quelques