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autour de new york.

même, avec le plus grand soin et le plus grand sérieux, sa troupe, où figurent des soldats de six ans ; assurément, c’est l’un des côtés les plus typiques des Américains, ce militarisme un peu puéril qui semble leur tenir au cœur. En Angleterre, il n’est jamais question de mettre un fusil dans les mains d’un enfant et de le faire pirouetter au commandement à droite et à gauche ; mais, quand les jeunes gens se transforment en hommes, on aime bien qu’ils s’enrôlent parmi les volontaires, et, avant même de quitter le collège, beaucoup le font. L’idée de constituer dans le collège un corps spécial que ne dirige ou ne surveille aucun officier de l’armée régulière, et dont les chefs sont eux-mêmes des élèves, me paraît originale, pour ne pas dire davantage. Cela tourne au joujou.

Washington a laissé derrière lui une armée naissante qui ne s’est guère développée numériquement, parce que la nécessité ne s’en faisait pas sentir, mais qui a conservé dans toute sa vigueur l’esprit militaire dont il l’avait animée. Demain nous irons lui faire visite, dans cette solitude de West Point qui est à la fois son