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lent ; leurs avirons, un peu courts, vont chercher l’eau par-dessus une cloison qui s’élève de quelques centimètres au-dessus du niveau liquide, de chaque côté du bateau, et qui est moins longue que la piscine. C’est autour de ces cloisons que l’eau circule, car, le bateau ne remuant pas, c’est l’eau qui doit se déplacer. Chaque coup d’aviron précipite sa marche : elle atteint la muraille du fond, passe entre la muraille et la cloison, revient le long du bateau et ressort à l’autre bout, où, de nouveau, les pelles d’aviron la chassent dans le même sens[1].

Dans le demi-jour d’un après-midi de décembre, avec, çà et là, des becs de gaz qui éclairent les recoins les plus sombres, cette piscine en sous-sol présente l’aspect le plus bizarre. Sur les berges (?) l’entraîneur se promène ; son regard perçant épie les moindres fautes des quatre jeunes gens vêtus de jerseys sans manches qui rament sous ses yeux. Des éclaboussures jaillissent de tous côtés et, derrière une cloison, on entend de l’eau qui tombe

  1. Pour me rendre compte du degré de clarté de mon explication, je viens de la lire à un de mes amis qui n’y a rien compris du tout : mais je désespère de la rendre plus claire.