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un livre, un congrès et un bateau.

orateurs inscrits et annonça que, pendant la courte durée du congrès, il y aurait deux séances par jour, une le matin et une l’après-midi. Ce matin-là, nous entendîmes le Dr  Hartwell, de la Johns Hopkins, qui parla médecine, et le chef du New York Turnverein, qui fit un éloge pompeux du système allemand. Après quoi, trente enfants appartenant au Turnverein de Boston se livrèrent sur l’estrade à des contorsions rythmées. L’après-midi, un Suédois développa les théories qui ont cours à Stockholm et ensuite il présenta ses élèves, jeunes et vieilles filles, qui pirouettèrent, arrondirent les bras, s’accroupirent, se balancèrent, remuèrent leurs cils et leurs narines au commandement. Et cela continua de la sorte aux séances suivantes ; on ne sortit guère de la médecine et du germanisme ; personne ne s’avisa de songer aux jeux et au plein air ; je fus seul à en parler et je crois bien que le Dr  Harris fut seul à partager mes idées.

Chaque fois que l’ordre du jour se trouvait épuisé, on faisait appel aux spécialistes épars dans l’assemblée. Ils montaient sur l’estrade, et très simplement ; sans embarras, faisaient