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washington et baltimore.

Vous n’y êtes pas ! Il s’agit des soieries. Des deux côtés on pense qu’il est bon de les taxer ; mais les uns voudraient des droits un peu moins élevés que les autres Vous voyez bien qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat, ni même tuer un homme, et que tout cela, c’est du sport !

Le patriotisme n’en existe pas moins et ses éclats ont la soudaineté et la violence de la foudre. Quand le président va se promener on le regarde passer comme on regarde, à Paris, les voitures de Old England ou les tableaux qui vont à l’Exposition. Ces jours-là, il n’est rien qu’un simple particulier Mais quand vient le 4 juillet, quand une cérémonie publique nécessite son apparition, quand il est appelé à représenter le pays, on dirait un autre peuple et un autre homme. C’est l’ivresse qui les prend, tous, l’ivresse de l’enthousiasme ! ils acclament, ils sortent d’eux-mêmes, ils sont fous !… et lui, le petit bourgeois, quelque commun qu’il soit, il se transforme et se transfigure, comme le prêtre à l’autel. L’Amérique, dans ces moments-là, n’a plus qu’une âme et cette âme va à lui et de lui à Dieu ! Parlez-