Page:Pierre de Coubertin - Universités transatlantiques, 1890.djvu/309

Cette page a été validée par deux contributeurs.

III

Un jour, on discutait devant moi, à Paris, les conséquences européennes de la Révolution française, et l’on était unanime pour constater que les principes d’émancipation populaire avaient fait le tour du globe. « En somme, remarqua l’un d’entre nous, il n’y a plus dans le monde civilisé que deux despotes, le czar et l’empereur allemand. — Vous vous trompez, répondit un autre ; ils sont quatre : vous oubliez le premier ministre anglais et le président des États-Unis. » Sous sa forme paradoxale la remarque était profondément juste. On ne se fait pas idée chez nous des pouvoirs exorbitants du « Premier », de cet homme qui forme son cabinet à sa guise, l’étend ou le condense comme