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lève demain à ses fonctions. Il a ouvert la porte et indiqué la voie, juste au moment où son pays s’avisait de chercher une issue ; il a esquissé une politique à l’instant précis où ses compatriotes éprouvaient le désir d’en avoir une. Et nos petits-enfants diront : le plan de Blaine, comme nous disons : le plan de Henri iv. Notez que, dans l’esprit de celui qui les combine aussi bien que dans le jugement des contemporains, ces « plans » ont toujours un caractère vague et indéterminé. L’abaissement de la maison d’Autriche n’apparaissait pas à Henri iv avec autant de netteté qu’il nous apparaît aujourd’hui à travers l’histoire ; plus tard on prêtera à Blaine des idées très précises, qui se trouvent sans doute dans son esprit, mais dont le triage n’est pas encore achevé. Aussi les journaux européens sont-ils dans l’erreur quand ils annoncent que le congrès panaméricain a échoué. Les projets qui lui ont été soumis étaient des hors-d’œuvre ; tout au plus servent-ils de jalons pour l’avenir. Le point capital c’était de faire de Washington le centre du continent américain en y réunissant les délégués de