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universités transatlantiques.

des orgies, des désordres de tous genres et enfin, le 12 novembre 1840, à la nuit, un étudiant tua d’un coup de revolver le professeur Davis. Il est à croire que ce crime abominable contribua puissamment à la réforme qui s’est accomplie ; aujourd’hui Charlottesville est, comme ses sœurs du Nord et de l’Ouest, un asile de paix et de travail ; 439 jeunes gens suivent les cours et, sur ce total, 433 viennent des États du Sud et 6 de l’État de New York. Leurs dépenses sont peu considérables : en 1889, la moyenne a été de 2 750 francs ; le maximum, de 5 365 francs, et le minimum, de 1 425. Leurs ressources sont en proportion. Ils n’ont plus d’esclaves, leurs parents n’habitent plus de luxueuses maisons et presque tous ils ont leur chemin à faire. Il leur est resté une sorte de fierté aristocratique, qui d’ailleurs ne va pas à l’encontre des sentiments démocratiques américains. Ils en traduisent les impressions à leur manière dans les discussions auxquelles ils prennent part, ou dans les articles qu’ils publient. J’ai noté, dans l’un des derniers numéros du Virginia University Magazine, une protestation éloquente contre la naturalisation