grande et belle institution, qui exerça sur les destinées de la colonie une influence prépondérante. On s’étonna, dans la suite, de voir ces planteurs se transformer en hommes d’État ; on admira l’étendue de leurs connaissances, la netteté de leurs vues politiques ; c’est que tous ils avaient fait leurs études au collège de William and Mary, qui brillait alors d’un vif éclat. Depuis, les mauvais jours sont venus ; des incendies ont détruit les bâtiments ; la guerre de Sécession a dispersé les élèves et le pauvre collège tombait en ruines quand, tout dernièrement, le gouvernement virginien lui a rendu la vie en y installant une sorte d’École normale supérieure.
En 1712, le gouverneur Spotswood, écrivant à l’évêque de Londres, mentionne la présence au collège de 20 jeunes Indiens. « Ils ont l’air très heureux, dit-il, et les chefs de leurs nations qui viennent souvent les voir, se lamentent de n’avoir pas reçu, dans leur jeunesse, une semblable éducation. » En 1788, George Washington fut élu chancelier. Le chancelier n’était qu’une manière de Mécène acceptant de patronner et de combler de faveurs le collège qui l’avait élu.