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Rien de plus pittoresque et saisissant que le paysage qui s’offre aux regards des voyageurs entre la Nouvelle-Orléans et Mobile. La voie traverse des savanes et des forêts, ou bien suit le golfe du Mexique, dont les eaux laiteuses contrastent avec la verdure sombre des pins. Le sol est constamment détrempé ; çà et là un cours d’eau a eu la force de se faire son lit et serpente dans les herbes ; mais la plupart des sources se répandent au hasard, sous les arbres, sans direction ; les racines contournées se reflètent dans le miroir liquide et toujours les lichens gris, ces longs effilés de deuil, pendent, mêlés çà et là à des lianes verdoyantes. La côte est très découpée et peu peuplée. Quelques villages pourtant, où le train s’arrête :