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du nord au sud.

c’est-à-dire des forgerons, des charpentiers, des ébénistes qui sauront également l’algèbre, la géométrie, les sciences physiques, l’économie politique, l’histoire et la géographie, et qui manieront leur langue aussi facilement et aussi élégamment que le bois et le fer. Les fondateurs de cette institution ne paraissent pas avoir voulu donner à des ouvriers une teinture littéraire et scientifique, mais, bien au contraire, donner à des étudiants l’habitude des travaux manuels. C’est, à leurs yeux, le moyen de rendre l’éducation « plus symétrique » ; ils cherchent ainsi à relever moralement le travail manuel et à le mettre presque sur le même rang que le travail intellectuel. Il y a une forte dose d’utopie dans leurs déclarations et un peu d’obscurité ; on a multiplié les explications et les détails dans le prospectus, sans arriver à donner une idée bien nette du but poursuivi, et cependant il est certain que le Manual Training School répond à un courant ; l’avenir établira si ce courant correspond à un besoin. Les universités ouvrières existent déjà ; on peut donner ce nom à ces sociétés anglaises qui ont prospéré si rapidement et qui répandent partout la haute