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l’immédiat ; elle s’est occupée de ses enfants, de sa maison, de ses œuvres et, aux visiteurs qui se présentaient, elle a fait répondre cette phrase si simple et qui, chez nous, paraîtrait si incorrecte : Mrs *** begs to be excused. Elle vous prie de l’excuser ; elle n’a pas le temps de bavarder avec vous ; elle n’est pas libre. Et s’il lui reste un peu de loisir ce sera pour lire les revues, les journaux, se tenir au courant des événements et des découvertes. Elle jouit de cette vie qu’elle aime ; la fortune lui sourit et demain peut-être ce sera la ruine ; elle le sait et ne s’en inquiète pas. La femme qui fait son service est son égale ; elle n’en doute pas et ne s’en étonne pas. Rarement, dans ses prières, elle demande quelque chose à Dieu ; elle lui rend hommage parce qu’elle croit en lui, mais l’idée ne lui vient pas de l’intéresser à son bonheur. Le mari, lui, partage cette croyance un peu platonique ; il sait qu’il a une mission à remplir en ce monde et cette mission, il vous la définit en trois mots : être honnête, charitable, et faire des affaires ; moyennant quoi, Dieu sera content.

Après tout, c’est un idéal, cela ! seulement,