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XI

Le lac Michigan déferle furieusement sur les jetées de bois qui consolident ses plages sablonneuses ; la houle emplit l’horizon ; on ne voit au loin que la cheminée marquant l’entrée du tunnel sous-marin que Chicago s’est creusé pour avoir de l’eau plus pure, car cette masse liquide que la tempête secoue, c’est de l’eau douce ; ces vagues formidables ne sont point celles d’un océan. On a de la peine à se faire à cette idée et l’on se demande si la Reine des Prairies ne s’est pas subitement transportée au bord de la mer.

Elle n’est plus si aisément transportable qu’au temps où l’incendie la dévora. « Chicago a brûlé, m’a-t-on dit quand j’avais huit ans, il ne reste rien, rien !… » et j’avais gardé une sorte