Page:Pierre de Coubertin - Universités transatlantiques, 1890.djvu/228

Cette page a été validée par deux contributeurs.
219
du nord au sud.

grands livres. Mais il espérait en vain. Aucun Peau-Rouge n’a jamais suivi les cours à Ann Arbor.

La gratuité ou la presque gratuité de l’enseignement supérieur serait un grand danger partout ailleurs qu’en ces États de l’Ouest où le « chauffage à outrance » est une véritable nécessité. Que de temps perdu à rattraper, et dans un pays où le temps coûte cher ! Les États de l’Est ont une avance considérable et, pour soutenir la rivalité, il faut susciter les talents, les forces ; l’argent, on se le procure aisément, mais la science, cela ne s’improvise pas ! Imaginez que les départements français jouissent d’une certaine autonomie ; que la moitié de ces départements aient, pour une cause quelconque, été tenus en dehors des progrès du siècle et ne soient guère plus avancés qu’au temps de Napoléon Ier. Quelle course au clocher ce serait !

Notre première visite, sous la conduite de l’aimable président Angell, a été pour la clinique dentaire. Dans une immense salle, peuplée d’environ cinquante fauteuils articulés, les apprentis dentistes se font la main en opérant