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miers des environs qui viennent aussi voter. Ils appartiennent à cette catégorie d’hommes qui ont fait l’Amérique et constituent encore sa base la plus solide, mais qu’on ne voit pas dans les villes. Il y a chez eux de l’aisance, de l’instruction et de la droiture ; rarement ils parviennent à la richesse ; leurs femmes lisent les meilleures revues et leurs filles jouent du Chopin et du Wagner. Dans un de ces intérieurs, un étranger vantait un jour je ne sais quelle alliance diplomatique comme devant être favorable au développement commercial des États-Unis. Le fermier répondit : « Nous ne devons pas oublier que Washington, dans ses instructions, nous a recommandé de ne pas chercher d’alliances avec les peuples étrangers, parce qu’il n’en pouvait rien sortir de bon et d’utile pour nous ». Cela dénote un esprit un peu étroit, mais un bon sens et une culture indéniables. Cette anecdote en dit plus long que bien des détails sur ces fermiers intéressants et originaux.