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universités transatlantiques.

La vérité, c’est que les lettres grecques à l’aide desquelles on les désigne sont les initiales d’une formule qui leur sert de devise ; dans la plupart des cas, le secret ne va pas au delà et il faut chercher l’explication de son existence dans le penchant très marqué qu’ont les Américains pour tout ce qui est mystérieux. Ces sociétés sont puissantes. Dernièrement, à Boston, l’ΑΔΦ ou bien la ΧΓ donnait une fête. Il y avait bien là 400 jeunes gens, portant à la boutonnière je ne sais quels insignes et traînés, comme la noce du Chapeau de paille d’Italie, dans un nombre respectable de voitures de louage. Ils criaient, chantaient, s’amusaient ; leur secret n’avait pas l’air de les gêner. On a fait le relevé des maisons que les sociétés grecques possèdent dans les diverses universités ; il y en a partout. J’en ai trouvé, pour ma part, jusqu’à Charlottesville, en Virginie. L’université de Michigan, où je vais me rendre en quittant Cornell, en renferme également ; il y en a à Princeton et peut-être même quelque succursale existe-t-elle au Canada. J’en ai visité deux à Amherst ; elles étaient parmi les plus confortables et ressemblaient à celles que le prési-