Page:Pierre de Coubertin - Universités transatlantiques, 1890.djvu/203

Cette page a été validée par deux contributeurs.
194
universités transatlantiques.

l’université, jamais on n’avait assisté à pareille réunion depuis le jour où Romulus passa en revue les citoyens qui avaient accepté de fonder avec lui l’empire romain. » Il fallut se montrer sévère dans les examens d’entrée et renvoyer chez eux la moitié des candidats. M. Cornell s’en désolait : « C’est tout simple qu’ils ne sachent rien, puisqu’ils viennent apprendre », disait-il aux examinateurs ; il aurait voulu garder tout le monde et, dans son désir d’augmenter le nombre des éducations gratuites que l’université pouvait entreprendre, il inventait mille procédés ingénieux ; il créait une ferme où les étudiants très pauvres pourraient gagner leur vie tout en suivant les cours, des ateliers où la menuiserie, la serrurerie, etc., pourraient également leur procurer les revenus nécessaires. Il advint naturellement qu’en quittant la charrue et le rabot, ces étranges étudiants, n’avaient rien de plus pressé que de s’endormir aux leçons de philosophie ou d’histoire. Alors, le Tolstoï américain cherchait autre chose, tandis que le président White, par un travail opiniâtre, épurait lentement et transformait l’université naissante. Il avait élevé tout auprès une